L’importance de la surdité neurosensorielle congénitale chez le dalmatien a été objectivée dès le début des années 1980 avec l’apparition des potentiels évoqués auditifs avec une prévalence alors estimée à 30%. La sélection phénotypique et les PEA restent actuellement le meilleur moyen de contrôler cette maladie. Une étude rétrospective sur 15 ans sur un échantillon de dalmatiens français (N= 1478), nous a permis d’évaluer la prévalence de la surdité unilatérale à 15% et celle de la surdité bilatérale à 3.5%. Par ailleurs, l’étude de nos données nous a amené à conclure que la surdité unilatérale et la surdité bilatérale ne seraient pas influencées par les mêmes caractères phénotypiques: la première serait sous influence significative des patches et des yeux bleus tandis que la deuxième serait liée significativement à la présence d’yeux bleus et au sexe, les mâles étant 2.4 fois moins affectés que les femelles par la surdité bilatérale. La présence d’yeux bleus ou d’hétérochromie multiplie le risque de surdité (unilatérale et bilatérale) par 5.3 et le risque de surdité bilatérale par 7.25. Les patches au contraire divisent le risque de surdité unilatérale par 3,3. D’autre part, il apparait que les chiots présentant des iris normalement pigmentés mais appartenant à une portée comportant des sujets aux yeux bleus ou à hétérochromie voient, eux-aussi, augmenter significativement leur risque de surdité unilatérale (x 1.96) et bilatérale (x 3.40). L’étude expérimentale photographique (N= 42), concernant le lien entre surdité et proportion de pigmentation de la robe, devra être poursuivie sur un effectif plus important de façon à permettre une étude statistique satisfaisante.