Les maladies émergentes représentent un des enjeux majeurs de santé publique et de sécurité sanitaire depuis la fin du XXe siècle. Ces événements sont dans environ 60% des cas les conséquences d’infection inter-espèce par des pathogènes provenant de la faune sauvage. Afin de passer la barrière d’espèce, les virus doivent s’adapter à leur nouvel hôte. Ils doivent réussir à détourner la machinerie cellulaire à leur profit tout en échappant aux défenses des cellules infectées. Parmi les protéines impliquées dans la réponse cellulaire à une infection virale, nous nous sommes intéressés aux facteurs de restriction agissant après l’entrée du virus dans la cellule. Plus particulièrement à ceux qui semblent impliqués dans la restriction d’hôte, tant au niveau cellulaire qu’au niveau des espèces animales. Parmi les nombreux facteurs révisés à partir de la littérature, nous avons retenu APOBEC3s, FEZ1, IFITMs, MxA et MxB, SAMHD1, la Tétherin, TRIM5α et TRIMCypA. Leurs mécanismes antiviraux, leur spectre d’action spécifique et les adaptations présentent chez les virus infectant les espèces utilisant ces facteurs nous ont convaincu qu’ils sont des acteurs essentiels de la restriction des infections virales inter-espèces, dans l’état actuel des connaissances scientifiques.