Les entérolithes sont la première cause de coliques chirurgicales des chevaux à l’Université de Davis, en Californie. Au Sénégal, 10 % de l’effectif des chevaux du Cercle de l’Etrier de Dakar (CED) est décédé des suites de la présence d'un entérolithe en 10 ans. Pourtant, en France, cette maladie est très peu décrite. Cette thèse est d’abord une étude bibliographique autour des entérolithes des chevaux, avec la présentation des aspects épidémiologiques et cliniques, ainsi que des caractéristiques morphologiques et de l'étiopathogénie de cette affection. Les résultats de différentes études personnelles sont ensuite développés. La première étude est une enquête épidémiologique rétrospective à visée descriptive de cas d’entérolithes chez le cheval en France, en Belgique et au Canada, s’étendant de 2005 à 2015. Douze cliniques ont acceptées de participer à l’étude via l’envoi d’un questionnaire. Aucune d’entre elles n’a rapporté de cas d’entérolithes sensu stricto. Il existe donc bien une cartographie de la prévalence des entérolithes dans le monde. Le seconde étude est une étude descriptive d’une vingtaine d'entérolithes recensés au Sénégal. Cette étude a montré que les caractéristiques morphologiques, minéralogiques et chimiques des entérolithes provenant du Sénégal sont strictement identiques à celles décrites dans la littérature scientifique nord-américaine. Enfin, la dernière étude est une enquête analytique cas/témoin, qui vise à comparer deux populations : les « cas » atteints d’entérolithes au CED et les « témoins » indemnes d’entérolithes au Poney Club de Hann (PCH). L’étude s’est plus particulièrement intéressée aux conditions d’alimentation des chevaux des deux sites, éloignés de 2 km à vol d’oiseau l’un de l’autre. Les résultats ont montré que les teneurs en calcium, en phosphore et en magnésium de la fane d’arachide, distribuée au CED, étaient entre trois et cinq fois plus élevées que celle de la paille de riz, distribuée au PCH. De plus, le calcul des apports journaliers des rations distribuées aux chevaux de chaque club, qui tient compte des apports des fourrages, des concentrés et de l’eau, a révélé que seule la ration du CED était déséquilibrée en calcium et en phosphore, avec un ratio Ca/P de 3,1 et un apport en magnésium sept fois supérieur aux recommandations du National Research Council. Ces résultats sont une piste de réflexion pour expliquer une telle différence de prévalence entre les deux clubs.