Les Rétroviridae infectent les Félidés depuis plusieurs millions d’années. Le virus de l’immunodéficience féline (FIV) et le virus de la leucose féline (FeLV) sont des pathogènes d’importance reconnue en médecine vétérinaire féline. Il s’agit d’infections rétrovirales de répartition mondiale et persistantes à vie que le système immunitaire de l’hôte échoue à éliminer. D’autres Rétrovirus félins plus confidentiels, le virus spumeux félin (FFV) et les rétrovirus endogènes félins, font néanmoins actuellement l’objet de nombreux travaux de recherche visant à mieux les caractériser. Ce travail bibliographique a pour objectif de présenter les dernières avancées en matière d’épidémiologie, de pathogénie, de diagnostic, de prophylaxie et de thérapie des maladies induites par le FIV et le FeLV chez l’hôte félin, ainsi que de dresser un état des lieux des connaissances fournies par la littérature actuelle concernant le virus spumeux félin et les rétrovirus endogènes félins. Les vaccins disponibles pour le FIV et le FeLV sont de plus en plus performants. Néanmoins, l’identification et l’isolement des chats infectés restent la clé de voûte pour la prévention des nouvelles infections rétrovirales. Les tests sérologiques rapides désormais commercialisés pour le diagnostic en routine sont très fiables. Il n’existe actuellement aucune ressource thérapeutique capable d’enrayer efficacement ces infections rétrovirales chez le chat. Des groupes d’experts internationaux ont cependant émis des recommandations générales quant aux mesures de gestion adéquates permettant d’optimiser l’espérance de vie des chats infectés, et ainsi de limiter les euthanasies non justifiées. Bien que très lytique in vitro, le virus spumeux félin n’induit paradoxalement aucune lésion apparente ni pathologie in vivo et persiste tout au long de la vie de l’animal. Sa complexité, ses stratégies réplicatives originales et son absence de pathogénie permettent d’envisager raisonnablement son utilisation en transfert de gêne. Le génome du chat domestique est très riche en séquences rétrovirales endogènes inactivées et héréditaires. Il s’agit d’outils précieux pour une meilleure compréhension de l’historique évolutif des infections rétrovirales félines et plusieurs équipes de recherche s’emploient à présent à l’identification de séquences rétrovirales endogènes au sein du génome des Félidés sauvages.