La gestion des fractures ouvertes est une succession d’étapes essentielles qui peuvent parfois être un défi pour le chirurgien orthopédiste. Premièrement, il convient de stabiliser l’animal traumatisé et d’établir un bilan lésionnel complet qui permettra de déterminer le grade de la fracture. D’après notre étude, la décision thérapeutique est influencée principalement par ce grade. Certains animaux trop sévèrement blessés ne pourront être stabilisés. Lors de fracture de haut grade, l’amputation peut s’avérer comme le traitement de choix, assurant à l’animal un rapide retour à la mobilité et un confort de vie meilleur par rapport à des mois de traitement régulier. Lorsqu’il est décidé de traiter la fracture, quatre points thérapeutiques essentiels sont à respecter : le parage de la plaie doit être agressif envers les tissus lésés mais suffisamment conservateur pour que la stabilisation soit réalisable. L’antibiothérapie doit être raisonnée et adaptée à chaque situation. Une fixation stable doit être pratiquée et l’os doit être recouvert dans les plus brefs délais. Deux complications majeures sont rapportées : l’ostéomyélite et un retard voire une absence de cicatrisation osseuse. Il convient donc d’employer des techniques chirurgicales préservant le potentiel ostéogénique de l’os (ostéosynthèse biologique) et de le stimuler (greffe osseuse, facteur de croissance). Le respect de ces principes permet d’apporter les soins optimaux et d’obtenir un retour rapide à la fonction.