La gestion des dernières semaines de gestation et du début de lactation – appelée période peri-partum ou période de transition - est primordiale pour le développement et la santé du jeune veau et donc les performances de l’élevage. Les aléas rencontrés lors de cette période pénalisent les jeunes veaux et indirectement le revenu des éleveurs, en particulier une mauvaise alimentation de la mère. A travers cette étude, nous avons cherché des indicateurs fiables, facilement utilisables sur le terrain, permettant aux vétérinaires, en élevage, de guider l’éleveur dans la gestion alimentaire de son troupeau. Au cours de l’hiver 2015-2016, nous avons pu montrer que des indicateurs d’une gestion alimentaire mal maîtrisée avant vêlage, que ce soit au niveau des apports énergétiques ou azotés, étaient corrélés avec un risque de diarrhées et de pneumonies accrues chez les jeunes veaux. Ainsi un déficit énergétique modéré objectivé par une concentration sanguine en BHB > 0.5 mmol/l avant vêlage et > 0.4 mmol/l après vêlage est corrélé avec une augmentation du risque de troubles sur le veau (OR = 2.3 avant vêlage, et 2.4 après). Ces troubles correspondent plus particulièrement à des diarrhées néonatales (OR = 3.3 avant vêlage, et 2.4 après vêlage). Par ailleurs, une carence azotée lors de la préparation au vêlage impacte également la santé du veau nouveau-né. D’une part, via le colostrum qui est de piètre qualité chez les vaches avec des valeurs d’urée sanguine inférieures à 0.150 g/l (OR = 5.1). D’autre part, chez les veaux issus de ces vaches, l’apparition de pneumonies est plus fréquente (OR = 5.15). Ces maladies sont multifactorielles et l’adaptation de l’alimentation ne permettra certainement pas de résoudre l’ensemble des troubles observés, en témoignent les valeurs de sensibilité et de spécificité, plutôt moyennes, associées aux seuils obtenus pour ces indicateurs nutritionnels dans cette étude. Néanmoins, nous avons montré, qu’une bonne gestion de l’alimentation avant vêlage que ce soit au niveau des apports énergétiques ou au niveau de l’équilibre azoté est indispensable à la bonne santé des veaux issus de ces vaches. Ce travail fourni des premières valeurs aux vétérinaires praticiens afin d’inciter les éleveurs à corriger les rations en cas d’apparition de maladies néonatales dans un élevage. Elles demandent a être confirmée sur de plus grands effectifs.