Les ténosynovites de la gaine digitale (GD) représentent une lésion fréquente, souvent chronique dont la gestion est difficile. L’objectif de cette étude était d’analyser les cas cliniques de chevaux atteints de ténosynovites de la GD, d’essayer de mettre en évidence les lésions associées les plus fréquentes, leurs caractéristiques cliniques et les images lésionnelles associées, ainsi que d’étudier le devenir sportif de ces chevaux. Pour cela, les compte-rendus des examens réalisés au CIRALE des 102 chevaux inclus dans l’étude sur une période de 6 ans ont été analysés et les performances sportives relevées grâce aux bases de données disponibles sur internet pour chaque type d’activité (course de trot et sauts d’obstacles principalement) puis comparées avant et après le diagnostic. L’analyse des résultats a montré que les ténosynovites de la GD étaient majoritairement associées à des lésions du tendon fléchisseur profond du doigt (44 % des cas) notamment au niveau de son angle latéral. Les lésions du tendon fléchisseur superficiel du doigt concernaient dans 71 % des cas une atteinte de la manica flexoria. Dans 68 % des chevaux, plusieurs formations anatomiques étaient lésées. L’examen échographique permettait, dans la plupart des cas, d’objectiver les formations anatomiques lésées. Le délai de retour à la compétition après diagnostic d’une ténosynovite de la GD était très variable. Il dépend notamment des formations anatomiques lésées et de la chronicité de l’affection. En effet, une atteinte du TFPD s’est révélée plus compromettante pour l’avenir sportif du cheval que l’atteinte d’autres formations anatomiques. Un état de chronicité avancé des lésions n’est également pas en faveur d’une évolution sportive positive. Parmi les chevaux atteints d’une ténosynovite de la GD, 55% ont présenté une évolution sportive favorable au moins pendant une année parmi les trois années suivant le diagnostic, mais 20% n’ont jamais repris la compétition.