Dans un contexte de prévalence croissante des strongles gastro-intestinaux résistants aux anthelminthiques chez les petits ruminants, il convient de diversifier les méthodes de contrôle. Un effet anthelminthique d’extraits de graines de lupin a été observé in vitro. Cette étude vise à vérifier, en conditions expérimentales, si cet effet est conservé in vivo et à déterminer si le lupin peut être utilisé en élevage comme nutricament. L’étude a été menée sur des agnelles en croissance et des chèvres en lactation. Pour chaque espèce, quatre lots de 12 animaux ont été constitués : deux lots infestés recevant une ration à base de lupin ou de concentré et deux lots non infestés recevant respectivement ces mêmes rations. Deux infestations successives, de 30 jours chacune, avec 5 000 L3 d’Haemonchus contortus ont été réalisées dans chaque espèce. Les mesures des traits de vie du parasite (excrétion fécale d’œufs, développement larvaire), de la résilience de l’hôte (hématocrite) et de l’intensité lésionnelle médiée par l’infestation (pepsinogène sérique) n’ont démontré aucune différence entre les lots recevant l’une ou l’autre des rations. De même, aucune des deux rations ne s’est révélée supérieure en terme de performances zootechniques (gain moyen quotidien chez les agnelles et paramètres de production laitière chez les chèvres). Le lupin n’apparaît donc pas, au terme de cette étude, être un bon candidat en tant que nutricament mais il peut être intégré aux rations sans conséquence négative sur la production.

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