L’usage des antibiotiques et l’antibiorésistance font actuellement partie des préoccupations majeures à la fois en santé humaine et en santé animale. Le ministère en charge de l’Agriculture a lancé en 2011 le plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire, appelé « EcoAntibio 2017 ». Dans le cadre de ce plan, dont un des objectifs est la réduction de 25 % de la consommation d’antibiotiques en 5 ans, le suivi de l’utilisation est mis en avant (mesures n°34 et 35). Il est en effet nécessaire pour mieux cibler les recommandations et évaluer les effets des mesures prises. L’originalité de cette étude réside dans le fait qu’elle est allée au-delà de l’analyse des deux dernières utilisations d’antibiotiques, sur lesquelles sont centrées la plupart des autres études du même type - réalisées en grande partie par l’Anses. L’enquête présentée ici s’est intéressée aux pratiques générales et aux attitudes des éleveurs de bovins en matière d’antibiothérapie, qu’elle a mis en regard avec leur niveau d’utilisation des antibiotiques sur une période de 12 mois. Cette étude a permis d’objectiver que, bien que le vétérinaire garde incontestablement un rôle prépondérant dans la mise en place des traitements antibiotiques, l’éleveur est à l’origine de nombreuses initiatives, notamment quant à l’achat anticipé d’antibiotiques (selon le protocole de soins comme en dehors de son cadre), la décision de recours à l’antibiothérapie, et la modification de la durée de traitement antibiotique recommandée. Cette enquête a également apporté de précieuses informations sur l’utilisation réelle d’antibiotiques en élevage bovin, qui viennent compléter les informations du rapport annuel de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV) sur les ventes d’antibiotiques par filière. En production allaitante, plus l’implication en antibiothérapie de l’éleveur était grande, plus le niveau d’utilisation des antibiotiques l’était également. En revanche, en production laitière, on observait un pic d’utilisation chez les éleveurs dont l’implication était intermédiaire. L’approfondissement de l’étude et, notamment, sa poursuite sur un échantillon plus grand d’élevages permettraient de confirmer ou d’infirmer cette tendance.

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