La maîtrise de la reproduction des Primates non humains en captivité s'avère difficile mais reste essentielle pour beaucoup d’espèces en voie de disparition. Il est important de connaître la physiologie de leur reproduction et de bien suivre les cycles pour pouvoir inséminer au moment où la femelle est la plus fertile, c’est-à-dire aux alentours de l’ovulation. Les manipulations chez les animaux sauvages représentant une source de stress important, il est indispensable de rechercher les techniques les moins invasives possibles pour ce suivi du cycle sexuel. En général les zoos utilisent les dosages hormonaux dans les selles ou l’urine récoltées pour suivre la cyclicité des femelles. Cette méthode est fastidieuse, coûteuse et ne permet pas un suivi en temps réel du cycle. L’objectif de cette thèse est de proposer une méthode non invasive et facile de mise en oeuvre pour étudier le cycle sexuel chez deux espèces de Primates : la cytologie vaginale. C’est une méthode utilisée en routine dans l’espèce canine, mais les données bibliographiques sont insuffisantes en ce qui concerne les Primates non humains. Le suivi cytologique du cycle sexuel de 9 femelles Macaques crabiers et 2 femelles Lémurs noirs du centre de Primatologie de l’Université de Strasbourg a permis de mettre en évidence des variations cellulaires et d’aspect du frottis en fonction du stade du cycle par la méthode de coloration monochrome de May-Grünwald-Giemsa. Chez les femelles Macaques, les variations de coloration et turgescence de la peau sexuelle ont aussi été suivies. Chez ces deux espèces, les variations cellulaires étaient similaires. Au début du cycle, le frottis vaginal était constitué de cellules parabasales et intermédiaires, puis celles-ci tendaient à disparaître alors que le nombre de cellules superficielles augmentaient. Le fond du frottis était sale en phase folliculaire, avec la présence de bactéries et de polynucléaires neutrophiles. Aux environs de l’ovulation, il n’y avait plus que des cellules superficielles et le fond du frottis était propre. Lors de la seconde moitié du cycle, les cellules intermédiaires puis parabasales réapparaissaient. Pour conclure, la cytologie vaginale est une méthode simple, peu coûteuse et surtout non invasive pour le suivi du cycle sexuel mais le moment précis de l’ovulation restait difficile à objectiver : il serait intéressant de coupler la cytologie vaginale à une autre méthode non invasive de dosage hormonal.

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