Le serpent tigre est l’espèce de serpent la plus fréquemment rencontrée en Australie. Bien que certaines études aient publié des résultats sur les signes cliniques et les paramètres biochimiques et hématologiques les plus fréquents, il existe très peu de données bibliographiques sur la réponse inflammatoire suite aux morsures ophidiennes, et plus particulièrement en ce qui concerne cette espèce de serpent. L’administration d’antivenin pourrait potentiellement exacerber la réponse inflammatoire induite par le venin lui-même.Dix chiens admis à l’Hôpital Universitaire Vétérinaire de Melbourne suite à une envenimation ophidienne ont été inclus dans l’étude. L’anamnèse, les commémoratifs, les signes cliniques, et certains paramètres biochimiques et hématologiques ont été enregistrés. Nous avons quantifié l’interleukine-6 (IL-6) plasmatique, marqueur de l’inflammation, grâce au kit quantikine standard, à différents temps après admission. Les morsures ophidiennes par des serpents tigres sont à l’origine de signes cliniques et biochimiques modérés ainsi que de troubles de la coagulation d’intensité variable. L’IL-6 plasmatique était indétectable chez tous les chiens témoins. Chez les chiens envenimés, les concentrations plasmatiques en IL-6 variaient fortement en fonction des individus, avec des valeurs extrêmes comprises entre 0 à 260 pg/mL. La concentration en IL-6 était significativement plus élevée après l’administration d’antivenin par rapport à l'admission et aux cas témoins. Une réponse inflammatoire systémique est présente chez les chiens envenimés par des serpents tigres et une exacerbation de cette réponse immunitaire par l’antivenin ne peut être exclue. D’autres études portant sur un plus grand nombre de chien et incluant d’autres marqueurs de l’inflammation seraient souhaitables afin de mieux caractériser la réponse inflammatoire systémique des chiens aux morsures par des serpents tigres et d’adapter le traitement.