Prendre la décision de s’engager dans une action nécessite de mettre en balance les coûts et les bénéfices de celle-ci. Nous avons émis l’hypothèse que l’activité du locus coeruleus est proportionnelle aux coûts de l’effort associés aux actions au moment de leur préparation et de leur exécution, ce qui permet de maintenir la performance en dépit de la difficulté. Nous avons conçu une tâche comportementale pour des macaques rhésus dans laquelle une certaine force associée à une certaine précision devait être exercée afin d’obtenir une récompense ; et afin d’évaluer les coûts de l’effort, nous avons analysé les préférences exprimées dans des essais offrant un choix entre plusieurs actions caractérisées par différents niveaux de difficulté. La difficulté était manipulée en modulant la moyenne et les bornes de l’intervalle autorisé pour la force à exercer. Afin de pouvoir évaluer l’activité neuronale associée à la mobilisation d’un effort au moment de l’action dans les prochaines étapes du projet, nous avons de plus mis en place des essais forcés au cours desquels une seule action était proposée, c’est-à-dire la réalisation d’une force dans un intervalle donné, et les ressources nécessaires, correspondant au coût de l’effort demandé, devaient être mobilisées dans leur intégralité afin de réaliser une performance correcte. Nous avons entrainé les singes afin d’obtenir des niveaux d’engagement et de performance élevés et stables à travers les conditions. Bien que les singes n’aient pas encore atteint tous les critères nous permettant d’utiliser cette tâche pour en étudier le déterminisme neuronal, les résultats sont encourageants et montrent qu’il est possible d’utiliser cette tâche pour étudier l’effort en tant que processus impliqué dans la décision et dans l’exécution des actions.