La famille des félidés comporte 38 espèces à ce jour et son histoire ainsi que les classifications phylogénétiques des félins reste encore un sujet de débat aujourd'hui. L'un des points remarquable de cette histoire est l'existence de nombreux croisements interspécifiques, que l'on retrouve encore chez les félidés contemporains. De nombreux cas d'hybridation sont ainsi rapportés depuis le milieu du XIXème siècle, avec l'avènement des ménageries ambulantes et des premiers zoos. Le ligre, croisement entre un lion et une tigresse est le plus connu d'entre eux, mais il n'est que l'un des nombreux croisements possibles. Cependant le caractère sensationnel de telles nouvelles remet en cause de nombreuses informations qui peuvent être exagérées ou fausses. Il existe également plusieurs cas d'hybridation spontanée et naturelle entre félidés comme l'ont montré le cas des lynx, des félins néotropicaux et celui des chats sauvages européen et africain avec le chat domestique. Ils montrent que, loin d'être anecdotique, l'hybridation joue un rôle majeur dans l'évolution des espèces et la spéciation. La proximité génétique et caryotypique des félidés explique en partie leur facilité à s'hybrider, la majeure partie de ces espèces possédant un nombre identique de chromosomes. Les hybrides interspécifiques peuvent être fertiles. De nombreuses théories sont mises en avant pour déterminer les mécanismes et les gènes impliqués dans la stérilité qui touche majoritairement les mâles. L'hybridation peut cependant avoir des impacts négatifs sur la santé des animaux, que ce soit durant la gestation ou en période post-partum. La production d'hybrides soulève donc des questions éthiques et écologiques qui nécessitent un encadrement juridique.