Ce travail est une synthèse bibliographique des connaissances actuelles sur les adénocarcinomes coliques chez l’homme et chez le chien. Chez l’homme, ces tumeurs sont regroupées sous le terme de tumeurs colorectales dont le syndrome de Lynch et les polyposes constituent des formes héréditaires, responsables de cinq pour cent des cas. La compréhension des mécanismes spécifiques de la tumorigenèse colorectale ont beaucoup progressé, en particulier avec l’identification d’altérations du matériel génétique incluant des mutations dans des oncogènes et gènes suppresseurs de tumeurs. Les oncologues ont ainsi pu dresser une liste de marqueurs tumoraux dont les principaux sont l’ACE, le CA 19-9, les statuts RAS, RAF/BRAF, MSI et l’ADNtc. Ces marqueurs, utilisés en routine, ont été validés par la communauté scientifique au plan national, et international. Ils contribuent à anticiper et affiner le dépistage du patient asymptomatique, constituent une aide au diagnostic, au pronostic, à la mise en place d’une thérapie de précision et à la détection plus précoce d’éventuelles récidives. Le consensus établi sur la détermination du stade tumoral a permis au fil du temps de construire des arbres décisionnels précis permettant une prise en charge optimale des patients. Chez le chien, il convient de distinguer les tumeurs coliques des tumeurs rectales. Les adénocarcinomes coliques sont peu fréquents et représenteraient moins de un pour cent de la totalité des tumeurs tous organes confondus. Les marqueurs référencés chez l’homme n’ont pas été transposés en oncologie vétérinaire. Cependant, d’autres marqueurs tels que les protéines β-caténine, TP53 ou encore les cyclo-oxygénases de type 2 s’annoncent prometteurs et pourraient contribuer à affiner un pronostic chez les chiens atteints et faciliter un diagnostic plus précoce. Actuellement, le diagnostic de tumeur colique est tardif chez le chien et il est associé à un pronostic réservé. Le processus métastatique semble plus tardif chez le chien que chez l’homme, aussi, il est essentiel d’établir un diagnostic précoce et d’instaurer un traitement adapté. Les arbres décisionnels ne sont pas encore standardisés en médecine vétérinaire mais l’essor de l’oncologie comparée devrait permettre une meilleure caractérisation de ces lésions.