L’hypercalcémie idiopathique féline est une augmentation du calcium ionisé dont l’origine demeure inconnue après des investigations poussées visant à exclure les autres causes d’hypercalcémie. Il s’agirait de la première cause d’hypercalcémie chez le chat. Seulement, de nombreux aspect de l’hypercalcémie idiopathique demeurent inconnus, ce qui en fait un défi diagnostic et thérapeutique pour le clinicien. Après un bilan des connaissances actuelles sur l’hypercalcémie dans l’espèce féline et sur l’hypercalcémie idiopathique plus précisément, nous avont réalisé une étude rétrospective sur 37 cas d’hypercalcémie suspectée idiopathique présentés au Centre hospitalier universitaire d’Alfort entre 2008 et 2018, afin d’en étudier les critères épidémiologiques et cliniques qui permettraient de distinguer plus précocément l’hypercalcémie idiopathique des autres causes d’hypercalcémie, d’en évaluer les conséquences notament sur le développement et l’aggravation de maladie rénale chronique, et d’en évaluer la réponse au traitement à base d’alendronate et de changement alimentaire. La population des chats atteints d’hypercalcémie idiopathique de notre étude est constituée d’une majorité de chats de races, mâles ou femelles, majoritairement stérilisés, d’âge médian 7,4 ans, présentant des antécédents de maladie rénale chronique peu avancée, et ayant déjà eu au moins un épisode de calculs urinaires. Ils sont principalement nourris à la détection avec une alimentation de type rénale ou d’entretien. Les signes cliniques à la détection sont principalement les vomissements, l’amaigrissement, la dysorexie, la polyuro-polydipsie et l’abattement. L’examen clinique à la détection montre des animaux en bon état général ou en surpoids, qui pour la moitié présentent un souffle, sans autre anomalie. La calcémie ionisée est modérément élevée, l’urée et la créatinine légèrement au dessus des normes, le phosphore, l’hématocrite et la pression artérielle sont dans les normes, et la parathormone est normale à basse. La densité urinaire est également légèrement basse. L’appartenance à une race, l’âge à la détection, les antécédents de calculs, le poids, la présence d’une déshydratation sont autant de critères semblant différer entre les chats atteints d’hypercalcémie idiopathique féline et ceux atteints d’autres causes, mais la significativité de cette différence n’a pas toujours pu être montrée. L’hypercalcémie ne semble pas aggraver les maladies rénales chroniques déjà présentes chez les animaux de notre étude. Concernant le traitement, l’association alendronate et changement alimentaire vers une alimentation riche en fibres semble la plus efficace pour réduire la calcémie.