L’abattage total des troupeaux confirmés infectés de tuberculose bovine a permis la chute de l’incidence de l’infection en France en dessous du seuil de 0,1%, justifiant son statut officiellement indemne. Cependant, cette stratégie est chère et difficilement acceptable par les éleveurs car le nombre d’animaux confirmés dans un troupeau infecté est souvent très faible. Un protocole d’abattage partiel combine le contrôle par dépistage de tout le troupeau (via un ou plusieurs tests individuels) et l’abattage sélectif des animaux réagissant. Le statut indemne du troupeau est recouvré quand plusieurs contrôles se révèlent négatifs de manière consécutive. Le but de ce travail était d’évaluer in silico l’efficacité, les coûts et l’acceptabilité de différents protocoles d’abattage partiel. Un modèle stochastique à compartiments (Bekara et al. 2014) simulant la propagation intra-troupeau de l’infection a été utilisé. Onze protocoles d’abattage partiel ont été étudiés : les protocoles officiels (PO) et de nouveaux protocoles faisant varier les délais entre les contrôles et les tests utilisés. Les protocoles ont été simulés pour un troupeau allaitant moyen français, et comparés à l’abattage total. Trois indicateurs ont été utilisés : la probabilité d’échec du protocole (requalification d’un élevage encore infecté), son coût global et le pourcentage d’éleveurs qui l’auraient abandonné pour finir l’assainissement en abattage total. La probabilité d’échec variait entre 0,5% et 12,4% pour les onze protocoles. Elle était nulle (par définition) pour l’abattage total. Un délai augmenté entre les deux premiers contrôles (six mois d’intervalle au lieu de deux dans le PO) permettait d’obtenir la plus faible probabilité d’échec et donc la meilleure efficacité. Le coût médian variait entre 2,7k€HT et 108k€HT pour les protocoles d’abattage partiel contre 120k€HT pour l’abattage total. Le coût le moins cher était obtenu en n’utilisant seulement des intradermo-tuberculinations comparatives (IDC) comme tests de dépistages individuels (à la place d’une combinaison d’une intradermo-tuberculination simple, d’un test à l’interféron gamma et d’une sérologie dans le PO). Le pourcentage d’abandon variait de 5,7% à 27,4%. Cette étude aidera les décideurs à choisir un protocole d’abattage partiel approprié, moins cher et plus acceptable que l’abattage total, et d’améliorer le protocole officiel. Des techniques de décision multicritères seront utilisées pour déterminer le protocole optimal.

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