La myéloperoxydase est une enzyme hémique des granules azurophiles des neutrophiles. Son mécanisme d’action est aujourd’hui bien connu et son implication dans de nombreuses maladies a été démontrée. Elle exerce une fonction antimicrobienne et joue un rôle essentiel au cours de l’inflammation et du stress oxydatif cellulaire. Son taux plasmatique augmente lors de maladies inflammatoires telles que les maladies cardiaques, rénales, auto immunes, lors d’infections ou lors d’un exercice intense chez le cheval et chez l’homme. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fiabilité d’un test salivaire de quantification de la MPO par réaction colorimétrique, en déterminant répétabilité et reproductibilité. Nous avons comparé quatre méthodes de prélèvements sur un groupe de 22 chiens et 16 chevaux, sains et au repos. La répétabilité et la reproductibilité du test ont été testées pour chaque méthode, en utilisant les graphiques de Bland et Altmann et le coefficient de Lin. La première méthode consiste à introduire la bandelette directement dans la bouche de l’animal, la frotter contre les gencives et lire le résultat ; la seconde et la troisième consistent à prélever la salive sur un écouvillon, puis à la diluer dans un petit tube contenant respectivement 300µL et 600µL de NaCl. Enfin la quatrième méthode consiste à prélever la salive sur un écouvillon, puis à l’étaler sur la bandelette avant de lire le résultat. Cette étude montre que seule la quatrième méthode de prélèvement est répétable chez le chien mais aucune n’est reproductible. Chez le cheval, les quatre méthodes sont répétables mais aucune n’est reproductible. Le test évalué n’est pas suffisamment fiable et donc utilisable pour dépister l’inflammation systémique de manière précise dans ces deux espèces. La difficulté de quantifier précisément la salive prélevée, la possible interférence de l’hygiène buccale, sont deux éléments qui peuvent avoir mené à ces résultats.