Ce travail bibliographique décrit l'aptitude particulière de certains mammifères et oiseaux à pratiquer le phénomène d'hétérothermie, c'est-à-dire de modifier leur température corporelle centrale au cours de l'année ou d'une même journée. Les espèces pratiquant ce phénomène se répartissent dans de nombreuses familles, suggérant un phénotype ancestral commun. Ces mécanismes sont tout d'abord discutés, en relation avec l'écologie. Ils sont définis selon trois critères : l'importance de la baisse de température corporelle centrale, la durée de cette baisse et la saison à laquelle elle se produit. Chaque mécanisme comporte trois phases une phase d'entrée, une phase d'état et une phase de réveil. L'influence du milieu sur chacune des phases étant détaillée dans cette première partie. Selon l'influence du milieu, les animaux sont répartis en deux groupes : les animaux saisonniers pour lesquels seule la photopériode joue un rôle majeur et les animaux opportunistes influencés par de nombreux facteurs environnementaux. Ces mécanismes s'appliquent a la fois a des environnements froids et chauds. Les modifications physiologiques sont décrites au cours de ces états de vie ralentie, avec par exemple une forte dépression de la fréquence cardiaque, de la respiration et du flux urinaire. Enfin, nous nous intéressons à l'échelle moléculaire et cellulaire de ces mécanismes, et aux adaptations qui se mettent en place à ces niveaux, notamment les protéines de stress, ainsi que les adaptations thermiques et métaboliques.