La résistance aux anthelminthiques des strongles digestifs des équidés est un problème actuel et croissant à l’échelle mondiale. Ce phénomène inquiète de plus en plus de part les conséquences possibles des parasitoses sur la santé des équidés et l’économie de la filière. Il a déjà été prouvé que, dans le monde, une grande résistance au fenbendazole, une augmentation des cas de résistance au pyrantel et l’émergence de quelques rares cas de résistance à l’ivermectine. Nous avons ainsi mené une étude sous le contrôle de l’INRA de Nouzilly pour faire un état des lieux des résistances dans la région Aquitaine. Des tests de réduction d’excrétion fécale d’oeufs 14 jours après vermifugation avec les trois anthelminthiques précédemment évoqués ont été réalisés dans 13 structures (6 élevages et 7 centres équestres). Ces tests ont mis en évidence le fait que la totalité des structures ont présenté des phénomènes de résistance avérés ou suspectés au FBZ, que 31 % (4/13) des structures sont suspectées d’héberger des strongles résistants au PYR, et que 8 % (1/13) des structures ont présenté des résultats compatibles avec une suspicion de résistance à l’IVM. En plus de ce constat, il a été estimé que seulement 15 à 85 % des chevaux nécessitent réellement une vermifugation à un instant t. Ainsi, les protocoles de vermifugation systématiques et identiques pour tous les chevaux d’une structure constituent une aberration à laquelle il convient de mettre fin. Il est pour cela plus que recommandé de réaliser des coproscopies afin de déterminer la nécessité des vermifugations des chevaux au cas par cas. On peut y ajouter des mesures visant à diminuer les risques d’apparition de résistance par la préservation des refuges parasitaires.