La rupture du ligament croisé crânial est la cause la plus fréquente de boiterie postérieure chez le chien. De nombreuses techniques chirurgicales permettant la stabilisation du grasset se sont développées et parmi celles-ci, la TPLO, ostéotomie par nivellement du plateau tibial, est la plus couramment employée. Cette technique se base sur un planning préopératoire précis dont dépendent le positionnement correct de la lame de scie, la taille suffisante du segment proximal pour accueillir les implants, la préservation de la crête tibiale et la réduction adéquate de l’angle du plateau tibial permettant la stabilisation du grasset. Aucun consensus n’est cependant établi concernant la nature des mesures réalisées au cours de ce planning et leur nombre. L’objectif de la présente étude a ainsi été de comparer de manière rétrospective deux plannings préopératoires (P1 et P2, respectivement au sein des populations 1 et 2), en appréciant leur observance, les résultats auxquels ils aboutissent et les complications qu’ils pourraient induire. Les deux plannings se distinguent par l’ajout d’une mesure dans le planning P2. Contrairement à ce qui avait été présumé, aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux plannings. Pour les deux populations, le décentrage du centre de l’ostéotomie était en moyenne de 5,7mm ± 3,1 (IC95 = [5,1 ; 6,2]) pour la population 1 et 4,9mm ± 2,9 (IC95 = [4,1 ; 5,8]) pour la population 2, sans qu’il n’y ait de différence significative. Par ailleurs, les résultats obtenus étaient favorables avec un angle du plateau tibial moyen non significativement différent entre les populations 1 et 2 s’élevant respectivement à 5,9° ± 3 (IC95 = [5,3 ; 6,5]) et 6,3° ± 3 (IC95 = [5,4 ; 7,2], c’est-à-dire proche de la valeur de 5° prévue. Les complications rencontrées étaient similaires aux données de la littérature et leur taux s’élevait respectivement à 39% et 40,5%. Les résultats favorables obtenus sont corroborés par un taux de complications sévères (définies comme celles nécessitant une reprise chirurgicale) très faible, de 1% dans la population 1 et 2,7% dans la population 2. Enfin, la fracture de la crête tibiale, complication dont les facteurs de risques sont étroitement liés au planning préopératoire, n’a été observée que pour un unique cas de cette étude (0,7%), fréquence dans les plus basses de celles renseignées dans la littérature. Ainsi, malgré un décentrage non négligeable mais qui semble similaire aux résultats d’études précédentes, ces deux plannings peuvent être considérés comme valides du fait de leurs résultats probants en termes de nivellement et de leur faible taux de complications sévères. Une analyse prospective à plus grande échelle permettrait cependant d’étudier d’éventuels facteurs de confusion potentiels.

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