Cette thèse a été proposée avec deux objectifs : dresser un état de l’art sur la cryopréservation des embryons bovins (congélation lente et vitrification), en prenant en compte les différences entre les embryons produits in vivo et in vitro (PIV) ; et réaliser une enquête de terrain pour analyser cette activité en France et en Europe, et identifier les différentes formes d’action du vétérinaire dans ce domaine. La cryopréservation embryonnaire est la conservation d’un embryon vivant par une réduction de la température tout en préservant sa fonction. Le phénomène de choc froid, le stress osmotique et la formation de cristaux de glace extra et ou intra-cellulaires lors du refroidissement et du réchauffement, peuvent causer des dommages morphologiques et fonctionnels et impacter la survie de l’embryon cryopréservé. La congélation lente a été la première méthode de cryopréservation développée. Elle bénéficie d’une faible concentration en cryoprotecteur (1 à 1,5 M), peu toxique pour l’embryon. La vitrification, plus récente, implique des vitesses de refroidissement et de réchauffement extrêmement élevées. Ses deux principaux inconvénients sont la forte concentration en cryoprotecteurs (6 à 7,5 M) et l’incompatibilité avec le transfert direct. Les embryons PIV diffèrent morphologiquement de ceux collectés in vivo et sont plus sensibles aux effets néfastes de la congélation lente. La vitrification semble plus adaptée à ces embryons puisque de meilleurs résultats sont rapportés dans les études comparatives. Une révision approfondie sur les aspects techniques et physiologiques de la cryopréservation et la cryopréservabilité des embryons bovins est disponible dans ce document. L’enquête réalisée a montré que la France est le premier pays européen en ce qui concerne le transfert et la cryopréservation d’embryons collectés in vivo (réalisés majoritairement par les coopératives agricoles). La congélation lente avec transfert direct est la seule méthode de cryopréservation utilisée. Le principal intérêt de la cryopréservation est de valoriser les embryons surnuméraires et d’améliorer la gestion des receveuses. Le transfert d’embryons PIV reste moins développé à cause d’une moindre maîtrise technique. La vitrification n’est pas utilisée sur le terrain, mais des outils récents d’automatisation peuvent favoriser sa standardisation et ainsi favoriser son application sur des embryons PIV à l’avenir. Le vétérinaire est peu présent dans cette filière. Dans la majorité des cas, il a un rôle managérial en coopérative. Seuls quelques vétérinaires spécialisés dans la reproduction en ont fait leur unique activité. La maîtrise de la production et de la cryopréservation d’embryons in vitro peut apporter de nombreux avantages à l’élevage français en pleine mutation et représente une opportunité pour les vétérinaires ruraux disposés à se spécialiser et en faire le métier.

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