Depuis 1990, les effectifs de la population d’eiders à duvet (Somateria mollissima) de la mer Baltique ont diminué de plus de 40 %. Par ailleurs, le ratio femelles/mâles au sein de la population est passé de 2/3 à 3/7 entre 1990 et 2000. La condition physique des femelles est considérée comme une contrainte écologique majeure dans la dynamique des populations d’eiders et sa dégradation à l’échelle d’une population pourrait suffire à provoquer une chute de ses effectifs à moyen et long termes. Dans cette étude, nous avons évalué la condition physique des femelles en incubation dans trois colonies danoises, situées selon un gradient est- ouest, en observant l’évolution de leurs masses corporelles et de leurs paramètres biochimiques sanguins. Les femelles de la colonie la plus orientale semblent sujettes à un phénomène d’immunosuppression et d’inflammation chronique a priori associé à la présence de parasites acanthocéphales dans les eaux environnantes. Plus à l’ouest, les femelles affichent un poids plus élevé en fin d’incubation mais pourrait être plus exposées aux prédateurs. Des investigations supplémentaires sont nécessaires afin de mettre en place des mesures de gestion et de conservation adaptées à l’échelle de la population en prenant en compte l’hétérogénéité des colonies d’eiders.