L’examen de choix pour évaluer la résistance des strongles gastro-intestinaux (SGI) aux anthelminthiques (AH) est le test de réduction d’excrétion fécale post-traitement (TREFpT). Mais, chez les bovins, ce test basé sur des coproscopies individuelles est peu utilisé (protocole lourd et coûteux). Un TREFpT allégé basé sur des coproscopies de mélange serait plus adapté. Cette étude visait donc à (i) comparer la corposcopie de mélange et la coproscopie individuelle chez les bovins, et (ii) évaluer si le TREFpT basé sur des coproscopies de mélange permet d’obtenir les mêmes résultats que le TREFpT basé sur des coproscopies individuelles. Seize groupes de génisses, répartis dans cinq élevages bovins laitiers de l’ouest de la France ont fait l’objet de cette étude. Trois tailles de mélanges de fèces ont été réalisées pour chaque groupe (3 à 6, 6 à 10 et un mélange de l’ensemble du groupe). La moyenne des valeurs individuelles d’opg et la moyenne des valeurs d’opg issues des mélanges étaient significativement corrélées (r = 0,95 ; p < 0,001) et cela quelle que soit la taille du mélange. La concordance entre les résultats du TREFpT allégé et ceux du TREFpT classique est parfaite pour les mélanges 6-10 (kappa = 1), presque parfaite pour les mélanges globaux (k = 0,82) et modérée pour les mélanges 3-6 (kappa = 0,6). Deux cas de résistance à l’ivermectine et une suspicion de résistance au fenbendazole ont été mis en évidence dans cette étude : % de réduction d’excrétion fécales post traitement de seulement 73% et 75% pour l’ivermectine, et de 79% pour le fenbendazole.