Cette enquête épidémiologique est née de l’observation de problèmes de santé dans certains élevages caprins depuis 2014, et du constat de la présence d’A. ovis en Corse. Bien que l’impact clinique de cet anaplasme chez les petits ruminants soit controversé, certains éléments laissaient à penser qu’A. ovis pourrait exercer un certain pouvoir pathogène dans le contexte corse. Cette enquête de grande envergure avec 550 caprins et 55 élevages enrichie les connaissances sur A. ovis. La prévalence de l’infection par A. ovis chez les caprins est très élevée sur toute l’île Corse, avec une prévalence individuelle de 52%, et une prévalence troupeau de 83,6%. Des taux d’infection plus importants sont remarqués dans les systèmes d’élevage plus traditionnels et situés à des altitudes plus élevées, où l’exposition aux tiques est plus marquée, principal vecteur d’A. ovis. Ces taux d’infection plus élevés ne sont pas pour autant responsables de troubles de santé, car aucun lien entre le niveau d’anémie et le taux d’infection par A. ovis n’a pu être établi dans cette étude. Néanmoins dans le cas d’infections concomitantes, l’infection par A. ovis pourrait être un facteur aggravant de certains symptômes, tels que l’anémie comme cela a pu être démontré pour la paratuberculose dans cette étude. Ainsi, devant toute anémie qui resterait inexpliquée par l’hæmonchose, la paratuberculose et/ou l’alimentation, l’implication d’A. ovis mériterait alors d’être investiguée au moyen d’un frottis, à compléter d’une PCR en cas de positivité.

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