La Peste des Petits Ruminants (PPR) est une maladie virale entrainant de lourdes pertes économiques chez les moutons et les chèvres. Un plan mondial d’éradication de la PPR a été élaboré par la FAO et l’OIE afin de mettre fin à la maladie d’ici 2030. Au Sénégal, la couverture vaccinale annuelle dépasse rarement 25% du cheptel, malgré son caractère obligatoire. Une étude exploratoire de cinq mois a été réalisée dans le Ferlo, zone sylvopastorale au nord du pays, afin d’analyser la perception de la vaccination auprès des éleveurs. Une approche participative a été utilisée avec le recours à la méthode Q. Cette méthode semi-qualitative met en évidence les différences de subjectivité sur un thème donné. Une première phase d’entretiens a permis le recueil d’énoncés de 193 acteurs concernés par la PPR : éleveurs, fonctionnaires des services vétérinaires, vétérinaires privés et auxiliaires. Ces énoncés ont ensuite été soumis à classement auprès de 33 éleveurs et 20 professionnels en santé animale au cours d’entretiens individuels. Une analyse factorielle a permis de mettre en évidence trois profils de perception pour chacune de ces deux catégories d’individus. Cette étude a révélé contrairement à l’hypothèse initiale que la population d’éleveurs est dans une large majorité consciente de l’importance de la vaccination. La faible couverture vaccinale semble s’expliquer davantage par un manque de moyens de la campagne de vaccination et un défaut de sensibilisation sur les facteurs à risques de propagation de la PPR. Une importance accrue de l’implication des éleveurs et des moyens des services vétérinaires permettrait une plus grande efficacité de la campagne de vaccination.