L’hypocalcémie subclinique touche près de 25% des primipares et 50% des multipares au moment du vêlage. Elle est définie comme une calcémie inférieure à 85mg/L sans signe clinique évocateur d’une fièvre de lait. Les implications sur la santé et la production seraient multiples : aggravation du déficit énergétique au vêlage, modification de la quantité et qualité du lait, diminution de l’efficacité du système immunitaire et facteur de risque pour différentes maladies du post-partum. Le but de cet étude est d’étudier la prévalence de l’hypocalcémie subclinique dans les cheptels français de la région Rhône-Alpes en période hivernale (Novembre 2016 à Avril 2017) mais aussi les différents impacts de cette affection sur la santé et la production de la vache laitière. Des prélèvements ont été réalisés sur 118 vaches appartenant à 16 élevages différents de race Montbéliarde et Holstein. Chaque vache a été prélevée deux fois (1 jour post vêlage et 5 jours post vêlage). Plusieurs paramètres ont été dosés (Ca, Mg, P, K, ?OH). Toute vache présentant des signes cliniques d’hypocalcémie n’était pas prélevée et sortie de l’étude. Une vache était considérée hypocalcémique si celle-ci présentait une calcémie inférieure à 85mg/L sur une des deux prises de sang. La prévalence de l’hypocalcémie subclinique est de 39%, parmi lesquelles 15,2% de primipares, 40,6% de L2, 47,8% de L3 et 62,5% de L4 et+. La calcémie des primipares et des multipares présente une différence significative (p<0,01). La prévalence de l’hypocalcémie subclinique est significativement différente chez la Montbéliarde (33,7%) que chez la Holstein (46,8%) (p<0,05). Il existe association significative entre l’hypocalcémie et le risque de dystocie (p=0,08) ainsi que le risque de non délivrance (p=0,002). Aucune association n’a été trouvée avec les métrites, les mammites et la cétose subclinique. Les vaches hypocalcémiques produisent 4,2kg de lait supplémentaire en moyenne (p=0,02) avec une quantité de matière grasse plus élevée (p=0,02). Aucune différence significative avec la moyenne des taux cellulaire et le TP minimum n’a été constatée. L’hypomagnésémie subclinique (<20mg/L) touche 23,5% des vaches et pourrait être un facteur de risque d’hypocalcémie subclinique (OR=2,1 ; p=0,1).