Le comportement hygiénique de l’abeille mellifère est un mécanisme de défense active contre diverses maladies du couvain, telles que la loque américaine, l’ascosphérose, ou encore la varroose. Il repose sur l’élimination, par les abeilles adultes, des larves ou nymphes affectées, minimisant ainsi l’impact des agents pathogènes sur l’ensemble de la colonie. Il présente ainsi un intérêt sanitaire, économique et écologique. Cette thèse établit un bilan des connaissances actuelles de ce phénomène. Elle souligne le caractère social du comportement hygiénique, qui repose sur une communication inter-individuelle et des actions collectives coordonnées. Ces interactions ont été étudiées à différents niveaux. Les études éthologiques ont montré que le comportement hygiénique répond à un modèle de seuil de réponse comportementale des abeilles ouvrières à des stimuli émis par le couvain affecté. Les études génétiques ont démontré qu’il correspond à un caractère quantitatif, impliquant un modèle de transmission complexe. Enfin les études physiologiques ont permis de caractériser les mécanismes chimio-sensoriels et neuro-éthologiques qui régissent le comportement hygiénique. L’implication de molécules odorantes et de facteurs modulant la sensibilité olfactive des abeilles a notamment été mise en évidence. Par ailleurs cette thèse propose une analyse critique des techniques de sélection à l’échelle du rucher, et évoque les enjeux de la recherche actuelle sur le comportement hygiénique dans le contexte du déclin des populations d’abeilles.

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