L’analgésie péridurale caudale est utilisée, chez les équidés, pour désensibiliser l’anus, le rectum, le périnée, la vulve, le vagin, l’urètre et la vessie. La mise en place d’un cathéter dans l’espace péridural permet une administration répétée de molécules analgésiques avec une seule ponction nécessaire et un avancement du cathéter pour analgésier des territoires plus crâniaux. Les cas de sept chevaux et deux ânes, hospitalisés à Oniris depuis 2009, ayant reçu une analgésie péridurale prolongée par cathétérisme, sont analysés. Les indications à la mise en place d’un cathéter épidural comprennent des douleurs musculosquelettiques des membres postérieurs, d’origine traumatique ou septique, des douleurs viscérales et des douleurs péri-anales. Les molécules utilisées sont la morphine (0,05-0,2 mg/kg), associée ou non avec un ?2-agoniste : détomidine (0,006 mg/kg) ou xylazine (0,03-0,2 mg/kg). Une administration de kétamine a provoqué une réaction paradoxale. Le rythme initial d’injections péridurales est de 12 heures puis est augmenté progressivement. L’analgésie péridurale prolongée est efficace pour sept cas sur neuf (un cas non amélioré par l’analgésie péridurale prolongée et un cas de réaction prurigineuse à la morphine). Les cathéters épiduraux sont conservés de 4 à 25 jours (moyenne :12 jours). Aucune complication septique n’est rapportée. L’analgésie péridurale prolongée par cathétérisme semble sûre et efficace chez le cheval. Il serait intéressant d’utiliser des outils de quantification de la douleur, tels que des échelles de douleur composées, afin d’avoir une estimation plus juste de l’efficacité de l’analgésie péridurale prolongée par cathétérisme.