Les abcès et fistules sont fréquents au niveau de la tête et du cou chez le chien et sont le résultat de processus infectieux engendrés par l’introduction dans les tissus d’agents pathogènes, le plus souvent à la faveur d’un traumatisme. Leur persistance est couramment liée à l’existence d’une source d’inflammation et/ou d’infection (SOI) et notamment d’un corps étranger d’origine végétale. Leur prise en charge est chirurgicale et nécessite l’utilisation préopératoire d’un examen d’imagerie performant dans le but d’identifier et localiser une éventuelle SOI et d’obtenir la visualisation de l’étendue des tissus affectés et des structures anatomiques environnantes à risques, nombreuses dans cette région. L’objectif de cette étude rétrospective était d’évaluer l’apport du scanner dans la planification du traitement chirurgical des abcès et fistules au niveau de la tête et du cou chez le chien. Notre étude a porté sur 30 chiens opérés d’un abcès et/ou d’une fistule de la tête ou du cou après la réalisation d’un scanner préopératoire et pour lesquels nous disposions d’un suivi postopératoire d’au minimum 12 mois. Ces chiens ont été classés selon qu’une source d’inflammation et/ou d’infection a été identifiée au scanner (groupe 1) ou bien seulement suspectée en raison de la présence de cavité(s) (abcès) ou de trajets fistuleux (groupe 2). L’intervention chirurgicale a consisté en un strict retrait de la SOI (groupe 1), le parage et/ou l’exérèse en bloc des lésions visualisées au scanner (groupe 2). Aucun accident peropératoire n’a été rapporté. Une SOI a été retirée dans 90% (9 sur 10) et 25% (5 sur 20) des cas dans les groupes 1 et 2 respectivement. Le taux de guérison plus de 12 mois après l’intervention était de 100% et 90% dans les groupes 1 et 2 respectivement, sans complications majeures rapportées. L’utilisation préopératoire du scanner a permis un succès de la prise en charge chirurgicale des abcès et fistules au niveau de la tête et du cou chez 93% (28 sur 30) des animaux après une seule intervention. Le retrait d’une SOI lors de l’intervention n’a pas eu d’impact significatif sur la guérison des lésions avec toutes les limites d’analyse liées à la faible taille des effectifs étudiés. Il est intéressant de noter que le taux de guérison était de 100% lorsque la source d'inflammation et/ou d’infection avait été identifiée et retirée et que les deux récidives observées n’ont concerné que des chiens pour lesquels ni le scanner ni l’intervention n’avaient permis d'identifier une SOI.

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