L’alimentation des troupeaux de vaches laitières est l’élément le plus déterminant sur la rentabilité de l’élevage, par son coût et par la production laitière qu’elle engendre. Pour répondre au mieux aux besoins des troupeaux, on utilise des modèles de prédiction des quantités ingérées. Ils utilisent le plus souvent la capacité d’ingestion des vaches, qui correspond à l’aptitude et à la motivation qu’a une vache pour s’alimenter, et qui permet d’estimer la quantité de ration à distribuer. Pour prendre aussi en compte la valorisation de la ration, on utilise l’efficacité alimentaire, qui correspond au rapport entre la quantité de lait produit en kilogrammes et la quantité de matière sèche ingérée en kilogrammes. Dans ce travail, nous avons étudié l’ingestion et l’efficacité alimentaire des vaches laitières de race Tarine, vaches permettant la production de lait AOP Beaufort. Cette étude a été motivée par une demande des techniciens du contrôle laitier Eleveurs des Savoie. L’ingestion mesurée lors de notre étude a été supérieure à l’ingestion théorique prédite par le modèle « INRA 2010 », de 800 g de matière sèche par vache laitière par jour. Cette différence n’est pas significative malgré des mesures réalisées dans 40 élevages. Nous ne pouvons donc pas conclure que le modèle de prédiction des quantités ingérées de l’INRA 2010 n’est pas adapté aux vaches de race Tarine. L’efficacité alimentaire calculée est de 0,92, ce qui semble inférieur à la valeur calculée chez des vaches Montbéliardes nourries avec une ration constituée de fourrages secs. Cette valeur est aussi bien inférieure à celles obtenues dans des élevages où les vaches sont nourries avec des fourrages fermentés très riches en énergie tel que l’ensilage de maïs.