Peu d’études ont porté sur la relation mère-jeune chez le chien, plus particulièrement sur l’allaitement et son initiation. A la naissance, les chiots sont fragiles et dépendent entièrement de leur mère et de leur fratrie pour leur survie. Au fur et à mesure de leur développement, alors que les petits deviennent plus indépendants, il a été montré que les comportements maternels diminuaient, pendant les premières semaines à mois de vie. Une première phase de notre étude a consisté à analyser deux chiennes Beagle et leur portée. Les 15 premiers jours après la mise-bas ont été filmés à raison de six heures par jour. Afin de connaître la répartition et l’évolution au cours du temps des comportements maternels, le budget-temps de ces chiennes a été décomposé. Six chiennes et leur portée, analysées par des observateurs indépendants, ont été ajoutées au panel d’étude. Au bilan, nous avons mis en évidence une diminution nette des comportements maternels (temps de présence dans le nid, allaitement et léchage) au cours du temps, ainsi qu’une augmentation du temps passé hors du nid par la mère. Une variabilité de comportement et d’évolution des comportements entre les chiennes a été identifiée, pointant par exemple sur une influence de la parité. Une deuxième phase de notre étude a porté sur la répartition de l’allaitement dans la journée. L’analyse a été réalisée à partir des images de deux chiennes et leur portée filmées pendant 24 heures au troisième et dixième jour post-partum. A chaque fois qu’un petit allait téter, l’observateur notait si l’action avait été initiée par la mère ou sa progéniture. Il a été ainsi montré que l’allaitement se répartit de manière inégale pendant la journée, atteignant des pics plutôt entre 6 heures et 18 heures, plutôt à l’initiative de la mère que les petits. Nous avons noté que les petits étaient un peu plus proactifs la nuit. Ces résultats seront complétés à l’avenir par l’inclusion d’autres chiennes et de leur portée.