Le praticien vétérinaire a un devoir moral envers diverses entités, physiques ou non, parmi lesquelles l’animal et le client. Dès lors que les devoirs moraux envers l’un et l’autre ne se rejoignent pas, le vétérinaire peut donc expérimenter des situations de dilemmes moraux prenant des formes variées, le poussant à choisir l’un ou l’autre. Les objectifs de l’enquête menée à ce sujet dans cette étude étaient de déterminer qui, de l’animal ou le client, les vétérinaires privilégiaient dans ces dilemmes moraux, mais aussi s’ils agissaient toujours en accord avec leur éthique personnelle et professionnelle. L’estimation succincte de la fréquence et de l’impact de ces dilemmes a également été prise en compte. L’enquête se présentait sous la forme d’un questionnaire en ligne nécessitant une dizaine de minutes, envoyé aux vétérinaires en pratique canine pure ou mixte. Elle a permis de déterminer que les vétérinaires souhaitent privilégier leur devoir moral envers l’animal pour la plupart, puis dans un second temps de mettre en évidence une influence du sexe et de la durée d’exercice des vétérinaires sur leurs réactions. Les femmes et les vétérinaires exerçant depuis moins de vingt ans seraient ainsi plus susceptibles de privilégier (ou souhaiter privilégier) leur devoir moral envers l’animal. L’influence du type de pratique n’a quant à elle pu être ni confirmé ni infirmé.