L’éprinomectine est une molécule dont le profil pharmacocinétique chez les petits ruminants est peu connu et difficilement généralisable. Il est très variable individuellement en fonction de nombreux critères physiologiques qui influencent la composition corporelle en tissu adipeux. L’efficacité de cette molécule par différentes voies d’administration a été montrée à des doses et dans des conditions particulières, et une formulation pour-on a été mise sur le marché en France en 2016 pour les petits ruminants. Des résistances à l’éprinomectine ont été publiées en Europe au cours des dix dernières années et pour la première fois en France cette année. Notre étude a été menée dans des élevages de caprins laitiers au pâturage dans le but de faciliter les déclarations de pharmacovigilance concernant l’éprinomectine en pour-on, d’une part en documentant les suspicions de défauts d’efficacité de l’éprinomectine, et d’autre part en communiquant aux vétérinaires praticiens une méthode de détection des suspicions de défauts d’inefficacité. Cette étude a été réalisée dans six élevages, en utilisant deux lots témoins (un lot témoin négatif non traité et un lot témoin positif traité à l’éprinomectine injectable) et un lot traité à l’éprinomectine en pour-on (traitement testé). Le traitement pour-on est efficace dans un élevage, et au moins deux élevages hébergent des parasites résistants à l’éprinomectine. Une analyse statistique montre que la voie d’administration de l’éprinomectine semble avoir une influence significative sur l’efficacité du traitement. Sur le terrain, pour évaluer l’efficacité du traitement à l’éprinomectine pour-on dans un élevage, les vétérinaires praticiens pourraient traiter tous les animaux de cet élevage, prélever une quinzaine d’animaux le même jour puis prélever de nouveaux ces animaux 14 à 17 jours plus tard pour calculer le pourcentage de réduction d’excrétion fécale.