Les affections respiratoires constituent une dominante pathologique chez le lapin et impliquent généralement des agents bactériens. Le coryza infectieux est l'entité la plus fréquente et peut rapidement se compliquer par une infection pulmonaire de pronostic plus réservé. La prise en charge de ces affections implique l'utilisation de molécules pour lesquelles le lapin présente une certaine sensibilité : les antibiotiques peuvent être à l'origine de dysbioses intestinales pouvant mener à une entérotoxémie et l'effet immunodépresseur des corticoïdes parfois utilisés en cas d'allergies respiratoires peut entraîner l'émergence d'une pasteurellose latente. D'autre part, les spécialités avec AMM chez le lapin manquent et les présentations ne sont pas toujours adaptées à cette espèce. Ainsi, la phytothérapie apparaît comme une solution complémentaire ou alternative à la prise en charge de ces affections. De nombreuses plantes avec un tropisme respiratoire peuvent être utilisées pour leur propriétés anti-inflammatoire, immunomodulatrice, émolliente, mucolytique ou anti-histaminique. Généralement, elles sont employées sous forme d'EPS dont l'emploi facilite l'application d'une médecine individualisée, un des principes sur lesquels repose la phytothérapie. Les modalités de l'usage de la phytothérapie dans le traitement des affections respiratoires chez le lapin ont été étudiées à l'aide d'une enquête auprès des vétérinaires phytothérapeutes et le recueil de cas cliniques. Il en ressort que la phytothérapie, notamment l'utilisation des EPS, s'avère être efficace dans le traitement des affections respiratoires chez le lapin de compagnie et sans effets secondaires notables.