Les cas d’intoxication aux glands sont fréquents dans l’Ouest de la France mais cette pathologie est peu décrite. Une étude rétrospective sur 25 cas hospitalisés est présentée ici. Les cas inclus validaient au minimum quatre des six critères suivants : survenue à l’automne ; glands dans le pré ; paramètres cliniques témoins d’une atteinte digestive et/ou rénale ; coques de glands dans les fèces ; co-morbidité/mortalité d’un ou plusieurs compagnons de pré ; résultats d’autopsie concordants. Les signes cliniques associés avec une intoxication aux glands étaient un choc circulatoire et des signes digestifs (diarrhée, coliques). Les chevaux présentaient des paramètres sanguins augmentés : hématocrite, taux de globules blancs, créatinine, urée, GGT, ASAT, CK ou diminués : albumine. Quatorze des vingt-cinq chevaux (56%) sont morts, dont treize dans les premières 48 heures. Les paramètres significativement associés à la non-survie étaient : âge (18.8±6.6 ans pour les non-survivants versus 12.4±6.0 ans pour les survivants), diarrhée hémorragique, fréquence cardiaque (80±17 bpm versus 60±17), taux d’hématocrite (57±13 % versus 46±9), créatininémie (27±12 mg/L versus 20±10), lactatémie (6.4±4.0 mmol/L versus 2.7±1.5), et épaisseur de la paroi du colon à l’échographie (36±19 mm versus 19±6). En utilisant différentes valeurs seuils : hématocrite supérieur à 60%, lactatémie supérieure à 4.5 mmol/L, créatininémie supérieure à 26 mg/L, paroi du colon supérieure à 22 mm, la valeur prédictive positive pour la non-survie était supérieure à 90% pour chacun des paramètres. A l’autopsie, des lésions du gros intestin étaient observées (œdème, ulcères, hémorragies) ainsi que des lésions secondaires (épanchements, congestion rénale).