Le stress est une réaction adaptative complexe, qui fait intervenir des processus physiologiques et comportementaux destinés à préserver l’intégrité et l’homéostasie des individus. Il a des conséquences néfastes lorsque les capacités de retour à l’homéostasie sont débordées. Les captures et les manipulations intervenant dans l’étude des ruminants sauvages sont une source considérable de stress aigu qu’il convient de minimiser dans un objectif de bien-être animal et pour limiter les biais d’observation. Ce travail a pour objectif de faire le point sur les recommandations concernant le stress lors de la capture de ruminants sauvages et de tester si un protocole de tranquillisation lors de capture de chevreuil permet de limiter le stress des animaux capturés. L’étude porte sur 167 chevreuils capturés durant l’hiver 2018-2019 sur des chevreuils de deux populations vivant dans des conditions contrastées, et suivies dans le cadre d’une étude de long terme. Les animaux ont été traités aléatoirement avec de l’acépromazine (0,06-0,1mg/kg) ou un placebo. L’effet de l’acépromazine est testé pour divers paramètres hématologiques, biochimiques et cliniques. Les résultats montrent un effet bénéfique de la tranquillisation pour la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température rectale, l’hématocrite, pour les concentrations en globules rouges, hémoglobine, globules blancs et protéines et dans une moindre mesure sur la lymphopénie, l’haptoglobinémie, les comportements de lutte lors des manipulations et la créatininémie. La discussion revient ensuite sur quelques recommandations pratiques quant à la mise en place d’un protocole de sédation.