L'analyse des comptes-rendus de 2005 des visites sanitaires obligatoires des cheptels bovins en Martinique a révélé que les verrues cutanées constituaient la maladie la plus fréquemment observée. Afin d'étudier ce constat, une enquête épidémiologique a été réalisée parmi les élevages ayant signalé ce phénomène au cours des visites sanitaires de 2005 à 2008. L'objectif était de vérifier que les lésions évoquées correspondaient bien à de la papillomatose cutanée et d'en évaluer les conséquences. Cette enquête de terrain, réalisée à l'aide d'un questionnaire pour les éleveurs, et d'un autre destiné aux principaux vétérinaires ruraux de l'île, a été complétée par des prélèvements de lésions. Enfin, une enquête analytique cas/témoins a été entreprise dans le but de montrer s'il existait une association entre une éventuelle carence alimentaire en minéraux et oligo-éléments et la présence de verrues cutanées. L'analyse des données a montré qu'une majorité des lésions rapportées dans les comptes-rendus semblait bien correspondre à de la papillomatose cutanée. De plus, les conséquences sanitaires et économiques se sont avérées faibles dans l'ensemble pour les élevages touchés. Enfin, aucune association statistique n'a pu être démontrée entre la présence de verrues et une carence alimentaire. Plusieurs recommandations, concernant en particulier la prévention de la papillomatose, sont cependant nécessaires pour les éleveurs de bovins, d'autant plus qu'elles sont utiles pour de nombreuses autres maladies.