Soucieux du bien être animal et convaincus du bien fondé d'une analgésie péri-opératoire optimale, les praticiens vétérinaires d'aujourd'hui font de la gestion de la douleur partie intégrante de leur activité quotidienne. Ceux-ci sont notamment sensibilisés aux principes de l'analgésie préventive et multi-modale.
Cette étude expérimentale a pour objectif d'analyser l'influence d'une douleur aigue péri-opératoire sur la cicatrisation cutanée de première intention chez la souris. Elle se base sur la combinaison d'une épreuve algésimétrique, nommée « writhing test », correspondant à l'injection intra-péritonéale d'une substance irritante : l'acide acétique, et d'une intervention chirurgicale bénigne, correspondant à une incision cutanée profonde. Cette étude prospective se réalise en aveugle chez des souris albinos mâles de laboratoire, organisées en lots de six individus. Les propriétés microscopiques de la cicatrisation cutanée sont évaluées à 3 périodes successives, J3, J5 et J7, par analyse histologique, tandis que ces propriétés mécaniques sont évaluées à J7 , par un test de traction.
Il ressort de cette étude des résultats tout à fait encourageants. En effet, à J3 l'envahissement cellulaire (par les lymphocytes notamment) nécessaire au bon déroulement du processus cicatriciel, et la fibroplasie sont significativement supérieurs chez le lot ayant reçu une analgésie correcte comparativement au lot contrôle. Cette différence s'estompe à J5 et J7. Concernant la solidité du tissu cicatriciel, évaluée à J7, une tendance semble également se dégager en faveur du lot traité.