Les lymphomes sont les hémopathies les plus fréquentes chez le chien. Comme chez l'Homme, les progrès des observations morphologiques et en immunohistochimie ont permis de progresser dans la classification de ces tumeurs jusqu'à décrire des sous-types morphologiques distincts. Le but de notre étude est de confirmer la validité pratique et pronostique de l'une de ces dernières classifications actuellement utilisée à Lyon, adaptée de celle de Kiel actualisée. Cette étude rétrospective porte sur 37 lymphomes canins ganglionnaires diagnostiqués au laboratoire d'histopatholopathologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes entre 2006 et 2008. Les facteurs pronostiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques sont étudiés pour la population globale et sous chimiothérapie. L'hypercalcémie est un facteur péjoratif sur la durée de survie. La corticothérapie est un traitement palliatif intéressant induisant des rémissions mais sans effet sur la durée de survie. Sous chimiothérapie, une durée de rémission longue et l'apparition d'une rémission sont des facteurs pronostiques favorables sur la durée de survie. Les autres facteurs étudiés (âge, sexe, race, antécédents médicaux, numération formule sanguine, stade, sous-stade, grade, immunophénotype T/B, toxicité au traitement, corticothérapie pré-chimiothérapie) ne sont pas reconnus comme influençant statistiquement le pronostic des lymphomes ganglionnaires. Trente-trois cas sont classés selon la classification de Lyon basée sur celle de Kiel actualisée en 21 lymphomes B (14 du sous-type centroblastique polymorphe, 5 immunoblastiques, 1 folliculaire et 1 de la zone marginale) et 12 lymphomes T (5 du sous-type lymphoblastique, 4 pléomorphes mixtes et 3 à petites cellules claires). Leurs caractéristiques épidémio-cliniques sont exposées. L'intérêt pronostique de cette classification est pour la première fois confirmé dans une autre école vétérinaire que celle de son origine, puisqu'elle permet de prédire des durées de survie différentes sous chimiothérapie selon les sous-types morphologiques. De même, tous traitements confondus, les durées de rémission varient en fonction de cette classification.