Le Galactomannane (GM), polysaccharide constituant de la paroi d'Aspergillus fumigatus, est l'antigène utilisé en routine pour détecter une aspergillose par ELISA (seuil de détection 1 ng / mL). Nous avons testé par cette méthode le lait et le sérum d'un échantillon de vaches laitières représentatives de deux clientèles vétérinaires, l'une normande, l'autre jurassienne. Notre but est d'évaluer la prévalence des sérologies positives en GM dans le cheptel laitier et la contamination du lait par cet antigène. En choisissant ces deux régions, la Normandie et le Jura, nous cherchons à savoir si l'alimentation et l'environnement ont une influence sur les paramètres étudiés. En Normandie, aucun lait de mélange n'a réagi sur les 11 testés et dans le Jura, 1 sur 10 a donné une réaction douteuse. Le lait de mélange contient donc moins de 1 ng / mL de GM. Par contre, au niveau individuel, respectivement 2 + 2 % et 22 + 6 % des laits de Normandie et du Jura sont positifs. Respectivement 9 ± 3 % et 17 ± 4 % des sérums de Normandie et du Jura sont positifs. Les différences entre les deux régions sont significatives au niveau individuel. Les taux sériques et laitiers de GM sont plus élevés dans le Jura qu'en Normandie. Il ne semble pas exister de lien statistique entre les positivités sériques et laitières. L'étude ne permet pas de conclure, quant aux positivités des cheptels : 45 + 27 % pour le lait en Normandie contre 90 ± 16 % dans le Jura; 73 ± 25 % pour le sérum en Normandie contre 80 + 22 % dans le Jura. L'alimentation exclusivement à base de foin, les techniques de traite en étable et le logement des vaches jurassiennes en stabulation entravée pourraient en partie expliquer ces différences. Les vaches de Normandie s'opposent aux précédentes par leur alimentation riche en ensilage de maïs, leur traite en salle et leur logement en stabulation libre.