Les ailerons de requin sont très prisés en Asie du Sud-est pour préparer la traditionnelle soupe chinoise. La forte valeur ajoutée des ailerons implique une surexploitation des requins et un effondrement des stocks, phénomène dramatique pour l'équilibre écologique marin. La prise de conscience de la communauté internationale a abouti à l'inscription de deux espèces, le requin baleine et le requin pèlerin, sur les listes de la CITES. Cependant, la dégradation des ailerons après traitement n'autorise pas le contrôle des produits par les analyses classiques. Nous proposons alors un système de spéciation des ailerons basé sur l'analyse moléculaire de l'ADN. La détermination d'un couple d'amorces universelles pour les requins permet d'amplifier, par PCR, le gène mitochondrial codant pour le ribosome 16S. Le séquençage direct de ce fragment donne une séquence de 1142 nucléotides spécifique à chaque espèce de requin. L'analyse comparative avec une banque de référence de 28 espèces nous permet d'identifier le genre et l'espèce de l'aileron dans la majorité des cas. En outre, une analyse phylogénétique de la séquence oriente l'identification lorsque l'espèce analysée ne figure pas dans la banque. L'utilisation de la molécule d'ADN pour assurer la traçabilité des produits transformés représente aujourd'hui la seule voie efficace. La mise en place de contrôles ponctuels sur les marchés, les aéroports ou chez les grossistes, permettrait alors un suivi qualitatif de ce commerce