Plusieurs auteurs mentionnent qu'un chien dans une famille humaine considérerait les membres de cette famille comme des membres de < sa >meute (Scott & Fuller 1965, Beaver 1999: < the
extent to which the dog is able to include humans as a member of its pack >. p149), < famille-meute
) Pageat 1998). Afin de vérifier cette affirmation, il faut pouvoir montrer que dans certaines
situations particulières les chiens considérés comme < dominants > dans une famille expriment les mêmes comportements que ceux qu'adopteraient des chiens < dominants > dans une meute de chiens. Cette étude a pour but de tester expérimentalement cette hypothèse.
Deux situations ont été conçues, l'une concerne la présentation d'un objet nouveau, I'autre
représente une situation potentiellement de compétition où le chien, en présence d'un humain de la famille, est mis en présence de nourriture. En référence au comportement de chiens en meute organisée, les chiens considérés comme < dominants > par rapport à la famille devraient aller directement explorer le nouvel objet et s'emparer de la nourriture et la consommer sans attendre une quelconque incitation de l'humain. A l'inverse des chiens < subordonnés "devraient dans les
2 cas attendre que I'humain contacte l'objet nouveau en premier ou s'approche de la nourriture.
Toutes les sessions expérimentales ont été filmées. Les enchaînements de postures et d'actes exprimés au cours des interactions chien-chien et chien-humain ont été relevés dans la perspective d'une analyse quantitative multivariée. Chaque chien-sujet a été d'autre part évalué selon la grille de consultation comportementale des ENV. Chaque item issu de cette grille d'évaluation participe à l'analyse multivariée. ll a été montré que le comportement du chien, en présence de son maître,
face à un objet nouveau ou en présence de nourriture ne correspond pas au comportement que l'on pouvait prédire en référence au comportement social du chien. ll paraît donc nécessaire d'appliquer à I'approche du comportement relationnel entre des chiens et des humains de nouveaux concepts propres à ces dyades. Cette approche dyadique devrait permettre par la suite de mieux comprendre le fonctionnement de ce groupe interspécifique particulier.