Bien que membres de la même famille des équidés et souvent comparés, ânes et chevaux possèdent des caractères phénotypiques différents. Les couleurs de robes sont différentes et le vocabulaire employé pour les chevaux correspond mal à ce que l’on observe dans l’espèce asine. A ce jour, les gènes impliqués dans le déterminisme de la couleur de la robe ont été bien étudiés chez le cheval mais les données concernant les ânes sont inexistantes. Cette étude visait à établir les bases moléculaires des différentes couleurs observées ainsi qu’à proposer une terminologie pour les principales races d’ânes françaises. A l’aide d’échantillons d’ADN extraits d’individus de cinq races françaises, nous avons tenté d’identifier les mutations à l’origine des différentes couleurs de robes (Noire, Bai, Grise), des marques primitives (tête de maure, croix scapulaire, raie de mulet et zébrures des membres) ainsi que du phénotype poil long des baudets du Poitou. Pour ce faire nous avons sélectionné puis séquencé 12 gènes candidats choisis en nous basant sur la bibliographie existante. Notre étude a permis de montrer qu’aucun des gènes testés, classiquement impliqués dans d’autres espèces (cheval, vache, chien, chat, souris) ne permettait d’expliquer les variations observées chez les ânes. En revanche nous avons mis en évidence une mutation responsable du phénotype poils longs chez les baudets du Poitou.