La brucellose est une maladie de répartition mondiale commune à l’Homme et à l’animal et appartient à aux dangers sanitaires de première catégorie. Elle est due aux bactéries du genre Brucella comportant plusieurs espèces. Chaque espèce de Brucella possède un hôte de prédilection, mais chacune peut contaminer d'autres mammifères. La brucellose est une zoonose provoquant de graves séquelles chez l’Homme. Chez l’animal, elle se traduit le plus souvent par des avortements et entraine de lourdes conséquences économiques. La France n’a pas connu de cas de brucellose chez les ruminants domestiques depuis 2003 et a été déclarée officiellement indemne de brucellose bovine en 2005. Ce statut a été obtenu grâce à un plan de lutte draconien. En 2012, un foyer de brucellose bovine a été identifié à la suite d’un avortement dans une ferme du Massif du Bargy (Haute-Savoie), associé à des cas de brucellose humaine. L’enquête épidémiologique n’a pas mis en évidence d’autres foyers domestiques, mais a montré la contamination importante des bouquetins du Massif. Ces animaux auraient probablement servi de lien silencieux entre le dernier foyer de brucellose de la région datant de 1999 et celui de 2012. Des contrôles sur les ruminants domestiques de la région ont été mis en place pour identifier toute nouvelle contamination par la faune sauvage lors de la période d’estive. En effet, cette période est particulièrement à risque puisque les animaux d’élevage et les bouquetins partagent alors le même environnement. La brucellose dans la population de bouquetins appartenant à une espèce protégée reste difficile à gérer et suscite beaucoup de questionnements.