Les primates non humains comprennent de nombreuses espèces sévèrement menacées et pour lesquelles un élevage conservatoire est mené afin d’enrayer le déclin. Dans le cadre de la gestion de ces populations, contrainte par un espace limité et l’impératif de maintenir la diversité génétique, le contrôle de la reproduction est essentiel. L’utilisation à cet effet d’implants contraceptifs délivrant de l’étonogestrel est fréquente mais connaît une efficacité variable. La mesure des concentrations fécales en progestérone et en estradiol est un outil non invasif déjà utilisé pour analyser la fonction de reproduction des femelles et évaluer leur cyclicité ovarienne. Après une synthèse du contexte scientifique, cette méthode a été employée pour évaluer l’efficacité de ces implants contraceptifs chez des femelles de quatre espèces : le capucin à poitrine jaune (Sapajus xanthosternos) et trois espèces de gibbons à favoris (Nomascus sp.). Avant la pose de l’implant, des variations hormonales sont observées, permettant de constater la présence et la régularité de la cyclicité, d’estimer la longueur des cycles et la survenue d’ovulations. Lors de la pose d’un implant, cette étude montre une réduction significative de la cyclicité ovarienne en 3 à 4 semaines chez trois femelles gibbons et en plus de trois mois chez une femelle capucin. Malgré ce retard d’efficacité non élucidé, ce suivi a permis de montrer que les concentrations en estradiol et progestérone plasmatiques plus élevées habituellement décrites dans cette espèce impliquent le recours à des doses d’étonogestrel plus élevées pour une contraception efficace. Des perspectives sont ainsi ouvertes pour l’évaluation de l’efficacité de cette méthode contraceptive par des mesures de concentrations en stéroïdes fécaux chez les primates non humains. Ces mesures pourraient aussi être mises à profit pour l’évaluation de la reprise des cycles hormonaux et de la fertilité après un retrait d’implant.

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