Dans ce travail bibliographique, l'auteur rappelle des généralités concernant la toxoplasmose, zoonose présente dans le monde entier, puis rapporte les résultats expérimentaux de la mise en place d'une vaccination anti-toxoplasme chez les ovins. En effet, dans cette espèce, la prolifération du toxoplasme a deux conséquences importantes : - la présence dans divers tissus, notamment les muscles, de kystes à bradyzoïtes qui représentent la principale source de contamination humaine. - chez les brebis gestantes, toxoplasma gondii peut traverser le placenta et entraîner de la mortalité embryonnaire, des avortements, ainsi qu'une diminution de gain de poids, le tout pouvant se traduire par des pertes économiques catastrophiques pour l'éleveur. Les moyens de lutte utilisés jusqu'ici, prophylactiques ou curatifs sont malheureusement inutilisables en production ovine, où le coût est le premier facteur limitant. L'intérêt d'une vaccination systématique est donc clair : elle limite la manipulation des animaux, protège le troupeau contre les avortements, et réduit le risque de contamination humaine. Toxovax, vaccin vivant, a été élaboré à la fois en Nouvelle-Zélande, en Grande-Bretagne et en France. Au cours des essais de laboratoire, plusieurs études ont montré une différence significative concernant la longueur de gestation et le nombre d'agneaux non viables, entre les groupes vaccinés et les groupes témoins (éprouvés et non vaccinés). Lors des essais de terrain, par exemple en Nouvelle-Zélande, un total de 146 427 animaux ont été vaccinés sur une période de 5 ans. Chaque année, le pourcentage d'agnelage était significativement plus élevé dans les groupes vaccinés (exemple en 1987 : +2,8%) ; et le pourcentage de brebis "sèches" significativement diminué (exemple en 1987 : -13,5%). Il semble donc que ce vaccin soit à l'avenir une bonne aide dans la lutte contre la toxoplasmose ovine, mais aussi humaine puisqu'il permet d'éviter la présence de kystes intra-musculaires potentiellement dangereux pour le consommateur.