L'intensification des expérimentations n'a pas encore permis de développer un vaccin efficace et sûr contre le virus de l'immunodéficience humaine (HIV), ni contre d'autres lentivirus pathogènes. De nombreuses expériences de vaccination ont révélé l'apparition d'une facilitation de l'infection. Mais, il reste aujourd'hui difficile de comprendre comment une réponse immunitaire, qui n'assure pas de protection, peut, au contraire, provoquer des effets inverses. Dans notre étude, l'effet de la vaccination génétique à l'aide du gène env a été examiné chez un hôte naturel des lentivirus, le chat, qui héberge le virus de l'immunodéficience féline (FIV). Trois groupes de sept chats ont été immunisé par injection intramusculaire d'un plasmide d'ADN exprimant soit l'enveloppe sauvage, soit l'enveloppe portant des mutations dans le domaine immunodominant principal de la glycoprotéine transmembranaire. Après épreuve virulente homologue, la détermination de la charge virale a permis de montrer que la phase aiguë de l'infection virale est apparue plus tôt chez les trois groupes de chats immunisés que chez les chats témoins. L'immunisation génétique a cependant induit un taux faible ou indétectable d'anticorps dirigés contre l'enveloppe virale. Ces résultats suggèrent que l'immunisation avec le gène env du FIV pourrait provoquer une facilitation de l'infection et que des mécanismes n'ayant aucun rapport avec les anticorps facilitants serait à la base de l'accélération observée.