La toxoplasmose fait partie des affections fréquentes chez les Marsupiaux en parc zoologique. Sa transmission est horizontale, essentiellement par contamination de la nourriture par des oocystes excrétés par les félins. L’issue en est rapidement fatale et l’expression clinique souvent frustre. Cependant la sérologie peut être utilisée pour le dépistage ou lors de l’installation des premiers symptômes. Parmi les tests sérologiques disponibles, la technique MAT (modified agglutination test par détection d’anticorps anti-Toxoplasma gondii) est la plus utilisée. Un échantillon non représentatif de 71 sérums (frais ou congelés) de Marsupiaux de la famille des Macropodes, provenant de 7 parcs zoologiques français, a été testé au CHU de Reims, par une méthode MAT améliorée. La séroprévalence moyenne dans les 7 parcs est de 55% alors qu’elle ne dépasse pas 10% chez les Marsupiaux herbivores et 23% chez les carnivores dans la littérature. Les titrages positifs obtenus sont en général supérieurs à 12800 UI/mL alors qu’ils ne dépassent pas 8192 UI/mL dans la littérature. Malgré des conditions d’élevage différentes, les pourcentages des parcs ayant fourni un nombre important de sérums sont statistiquement similaires ( x2(Yates)<3,84, a = 0,05). Les juvéniles semblent plus infectés que les adultes (60% et 54%) bien qu’au parc zoologique de Clères, les prévalences soient statistiquement semblables (64% et 57%, x2 = 0,221, a = 0,05), comme dans la littérature (22,2% et 7,1%). Ainsi, l’infection toxoplasmique se produirait tôt. Le sexe ratio de cette étude est de 1:1, malgré des disparités selon les parcs. La séroprévalence est de 60% chez les mâles et 57% chez les femelles. Les valeurs sont statistiquement similaires à Clères (71% et 52%, x2 = 1,968, a = 0,05). La séroprévalence de l’infection à Toxoplasma gondii est similaire avant 2006 (sérums congelés) et en 2006 (sérums frais ou congelés). La forte séroprévalence chez ces Marsupiaux herbivores est en faveur d’une transmission verticale de la maladie, qui reste à démontrer.