L'objectif de l'étude est de montrer que certaines activités sont spécifiques à certaines zones de l'enclos et d'avancer les facteurs pouvant déterminer ou influencer la répartition spatiale des comportements. L'analyse de la répartition spatiale des activités d'une meute de loups (Canis l. lupus) captifs durant 3 périodes différentes d'observation est réalisée. Une analyse factorielle des correspondances a montré que des activités et des zones particulières de l'enclos sont liées. Les caractéristiques écologiques de l'enclos et les relations sociales entre les individus de la meute peuvent expliquer en partie ce lien. L'importance de l'« enracinement spatial» des comportements est testée par une expérience de réaction à un changement du lieu de nourrissage. En situation contrôle, lorsque la nourriture était distribuée à l'endroit habituel, les loups mangeaient à cet endroit. Lorsque la nourriture était déposée sur une zone de repos, les comportements de transport étaient nombreux et les comportements alimentaires se déroulaient toujours en partie sur la zone habituellement réservée au nourrissage. Lorsque la nourriture était déposée sur une zone non dévolue à une activité en particulier les comportements alimentaires se déroulaient sur cette zone. Cette expérience illustre donc le fait que l'animal investit son environnement et que ses comportements sont étroitement liés à leurs lieux d'accomplissement. L'existence d'une structuration fonctionnelle de l'environnement par l'animal peut avoir des conséquences pour la gestion des animaux sauvages ou domestiques.

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