Cette étude a eu deux objectifs visant (1) à évaluer la capacité de l’oxymétrie de pouls à détecter l’hypoventilation lors du réveil de chiens anesthésiés et (2) à évaluer l’influence de la prémédication sur la lecture de la saturation de l’hémoglobine en oxygène par l’oxymétrie de pouls (SpO2). L’effet de la prémédication a été évalué en double aveugle, de manière randomisée, sur 40 chiens admis à l’ENVA pour des interventions chirurgicales variées, de risque anesthésiques ASA I et II. Le groupe A a reçu une administration d’acépromazine en prémédication, les groupes B et C de la dexmédétomidine à différentes doses et le groupe D une association de ces deux molécules. Tous les chiens ont également reçu de la morphine (0,2 mg/kg) en prémédication. La fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température, les pressions partielles en oxygène et dioxyde de carbone dans le sang artériel (PaO2 et PaCO2), la pression artérielle et la SpO2 ont été mesurées à quatre reprises au réveil de l’animal. La mesure de la PaO2 et de la PaCO2 a été faite par analyse des gaz sanguins de prélèvements artériels. La SpO2 a été mesurée sur la langue et les muqueuses génitales par l’oxymètre de pouls Nihon-Kohden. L’hypoventilation a été définie par une PaO2 < 70 mm Hg ou une PaCO2 > 45 mm Hg. Parmi les 136 mesures réalisées dans notre étude, aucune valeur n’a révélé une hypoventilation avec hypoxémie alors que 31 mesures correspondaient à une hypoventilation avec hypercapnie. La capacité à détecter cette hypoventilation avec hypercapnie est faible avec l’oxymètre de pouls utilisé (sensibilité de 93 % sur les muqueuses génitales et de 90 % sur la langue, spécificité de 11 et 15 %). Parmi les différentes prémédications réalisées, nous avons observé une tendance à sous-estimer à tort la SpO2 périphérique dans les groupes traités par la dexmédétomidine par rapport à l’acépromazine. En conclusion, l’hypoxémie en post-opératoire n’a pas été mise en évidence chez les chiens à faible risque anesthésique et notre oxymètre de pouls ne permet pas de détecter l’hypoventilation lors du réveil. La prémédication pourrait influencer la lecture de la SpO2.